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Passeport de l’écocitoyen : Les nouvelles technologies

Je m’informe

“Qui gère ses notifications, aura moins de pollution”

Depuis quelques années, on a vu apparaître dans notre quotidien de nombreuses technologies telles que les jeux vidéo, les ordinateurs, les smartphones, les tablettes, le réseau wifi, ainsi que de nouveaux logiciels améliorant notre quotidien au travail, pour la recherche scientifique ou encore dans les hôpitaux.

De nombreux objets connectés ont également fait leur apparition dans nos foyers.

Il s’agit d’objets connectés entre eux via le wifi, Bluetooth ou tout autre protocole de communication leur permettant d’échanger entre eux. Il peut s’agir des télévisions (smart TV), montres connectées, mais également des balances électroniques connectées qui mesurent la masse graisseuse et transmettent les informations à une application permettant de surveiller son poids, les brosses à dents intelligentes, les volets et alarmes connectés, etc.

Mais ces nouvelles technologies, conçues pour faciliter notre quotidien, ont un impact sur notre environnement.

En effet, l’utilisation excessive ou la multiplication d’objets connectés chez soi, l’envoi d’un simple mail, ou encore une simple recherche internet émet des gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.

On appelle pollution numérique, la pollution liée à l’impact du numérique dans son ensemble incluant ainsi l’usage des nouvelles technologies.

Les trois principales sources de pollution numérique sont :

  • La fabrication des équipements numériques (smartphones, ordinateurs, tablettes, montres connectées, téléviseurs, etc.).
  • Les pratiques digitales des utilisateurs (recherches internet, réseaux sociaux, envoi et stockage de mail, streaming audio et vidéo, stockage des données).
  • Les déchets numériques.

Le numérique engloutit selon l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) près de 10 % de la consommation mondiale d’électricité et cette consommation augmente chaque année. Cette consommation électrique représente environ 30% imputables aux équipements terminaux (ordinateurs, smartphones et autres objets connectés), 40 % au réseau et 30 % aux data centers.

En 2020, la pollution numérique aurait dépassé celle de l’aviation civile selon une étude publiée en 2019 par The Shift Project.

Le secteur des technologies de l’information et de la communication est responsable à lui seul de 4 % de la production de gaz à effet de serre dans le monde et la forte croissance des usages laisse présager un doublement de cette empreinte carbone d’ici 2025 selon l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie).

En quelques chiffres et toujours selon l’ADEME, les émissions de gaz à effet de serre générées par le numérique représentent :

  • 25 % due aux data centers
  • 28 % dues aux infrastructures réseau
  • 47 % dues aux équipements des consommateurs

Paradoxalement, certaines nouvelles technologies permettent néanmoins de réduire notre consommation énergétique et donc l’émission de gaz à effet de serre.

En effet, en entreprise ou dans notre vie quotidienne, de nouvelles solutions technologiques permettent de réduire notre impact environnemental.

Prenons comme exemple, les chaudières basses températures ou les panneaux photovoltaïques qui permettent de chauffer votre logement en réduisant de manière considérable votre consommation énergétique et de ce fait vos émissions de gaz à effet de serre.

Par ailleurs, et dans le contexte de la crise sanitaire du COVID-19, le télétravail fait partie des solutions technologiques qui contribuent à réduire notre impact environnemental en limitant par exemple les déplacements domicile-travail.

Il est donc tout à fait possible de limiter notre consommation énergétique et donc notre impact sur l’environnement par l’intermédiaire des nouvelles technologies.

Cependant, il ne faut pas oublier que la surconsommation ou la multiplication de ces technologies chez nous ont l’effet inverse et ont un impact sur l’environnement non-négligeable.

Je suis écocitoyen

Je favorise l’achat de matériel reconditionnés

De leur fabrication à leur fin de vie, les objets numériques ont des conséquences environnementales.

Par exemple, et selon l’ADEME, la fabrication d’un ordinateur de 2 kilos génère 124 kg de CO2 et 169 kg émis en moyenne sur l’ensemble de son cycle de vie. Pour un ordinateur de ce type, on mobilise également 800 g de matière premières. En moyenne, il faut mobiliser de 50 à 350 fois leur poids en matières pour produire des appareils électriques à forte composante électronique. Le problème est que les fabricants sont en train d’épuiser les minerais pour obtenir ces composants rares.

Par ailleurs, le mercure, le plomb, le chrome, ou encore le cadmium sont des composants toxiques de nos équipements, qu’il est compliqué de recycler. Selon le site Cleanfox, 55 millions de tonnes de déchets numériques ont été produits en 2018, pour la majorité non recyclés et envoyés dans des décharges pour être incinérés ou enterrés.

Afin de limiter vos déchets toxiques, donnez votre ancien appareil à un acteur du réemploi, qui pourra les revaloriser.

Afin de limiter l’impact entraîné par la fabrication de nos objets numériques sur l’environnement, il convient d’éviter de les remplacer trop fréquemment.

Selon l’ADEME, passer de 2 à 4 ans d’usage pour une tablette ou un ordinateur améliore de 50 % son bilan environnemental. En gardant plus longtemps vos objets numériques et en limitant l’achat de nouveaux, vous réduirez d’une part votre impact environnemental, et vous ferez aussi des économies.

De plus, il existe un autre moyen de limiter cet impact : l’achat d’objets numériques reconditionnés. Il s’agit de l’achat d’un produit électronique vendu d’occasion en seconde main après avoir été remis en état. Ces objets numériques d’occasion sont par définition moins chers qu’un objet numérique neuf.

Il faut savoir que 75 % des émissions de CO2 de l’industrie numérique viennent de la création de nouveaux produits électroniques.
De plus, la production d’un smartphone neuf équivaut à 40 kilos de CO2 tandis qu’un smartphone reconditionné rejettera au maximum 10 kilos de CO2, un écart non négligeable.

Vous pouvez acheter vos objets numériques parfois directement dans de grandes enseignes qui consacrent une partie de leur activité à la vente de produits reconditionnés, mais aussi sur certains sites exclusivement dédiés à cet usage.

Par exemple, Black Market est une plateforme de distribution qui rassemble sur son site des professionnels du reconditionnement pour les mettre en relation avec une clientèle souhaitant vendre ou acquérir des produits électroniques remis à neuf.

Je réduis l’impact de mon utilisation des réseaux

Les vidéos en ligne représenteraient selon l’ADEME 60 % du flux mondial de données et sont responsables de près de 1 % des émissions mondiales de CO2. Les quantités d’énergie pour stocker les vidéos sur les serveurs des plateformes vidéos sont très importantes.

Selon une analyse de SaveOnEnergy, réalisée en mars 2020, l’énergie nécessaire aux 64 millions de vues de la saison 3 de la série “Stranger Things” diffusée par Netflix a émis 189 000 tonnes de CO2, ce qui équivaut à 676 millions de km parcourus en voiture.

Voici quelques exemples de solutions pour réduire notre impact environnemental dû à notre utilisation du streaming :

  • Regardez une vidéo en basse définition plutôt qu’en HD.
  • Désactivez la lecture automatique.
  • Privilégiez les plateformes de streaming audio ou la musique téléchargée plutôt que les clips musicaux.

L’utilisation des réseaux sociaux a aussi un impact. En parcourant notre fil d’actualité et en publiant du contenu, nous contribuons à l’essor de la pollution numérique. À ce jour, le secteur émet 4 % des gaz à effet de serre mondiaux.

Il faut savoir que 51 % de la population mondiale est active sur ces plateformes. À l’heure actuelle, Facebook compte plus de 250 milliards de photos sauvegardées stockées dans des data centers alimentés en électricité 24h/24 pour nous permettre l’accès aux plateformes et à leurs contenus.

Selon une étude Greenspector en 2020, un utilisateur de réseaux sociaux sur mobile serait la cause de 102 kg équivalents CO2 à l’année, soit en moyenne l’équivalent de 914 km effectués en voiture.

Plus notre utilisation des réseaux sociaux est fréquente, plus notre impact sur l’environnement le sera.

Optimisez votre utilisation et vous ferez un geste pour l’environnement.

J’utilise le wifi plutôt que la 4G

Une connexion internet via la 4G à vingt fois plus d’impact que via une box à la maison en termes d’utilisation énergétique. En effet, comme vu précédemment, la technologie de communication à très haut débit par le réseau mobile sollicite beaucoup les antennes relais. Ces émetteurs-récepteurs d’ondes sont très énergivores.

Dès que cela est possible, connectez-vous au wifi plutôt qu’à la 3G ou la 4G. Vous pouvez également programmer vos appareils à passer directement en mode wifi dès qu’un réseau est disponible.

Cela réduira d’une part votre consommation énergétique, et vous évitera également de faire des dépassements de forfait internet et donc vous ferez des économies.

Autres solutions pour réduire la pollution numérique

De nombreuses autres solutions existent afin de réduire l’impact de votre utilisation numérique en limitant votre consommation énergétique tout en faisant des économies.

  • Ne laissez pas les appareils ou les veilles allumés en permanence : les lecteurs DVD, ordinateurs, minuteries, boîtier décodeurs pour téléviseur, etc. consomment de l’énergie même en veille.
  • Éteindre sa box la nuit permet d’économiser 65 à 130 kWh, entre 8 à 16 euros et 650 à 1300 litres d’eau par an (selon le site greenIT).
  • Enregistrez les sites recherchés en favoris et évitez de garder des onglets non utilisés ouverts : un moteur de recherche consomme beaucoup d’énergie.
  • Optimisez l’utilisation de votre boîte mail : envoyez un e-mail consomme autant d’énergie que de le stocker 1 an. Assurez-vous de l’utilité de l’envoi, limitez les pièces jointes qui émettent davantage de CO2 et videz votre boîte mail le plus régulièrement possible.
  • Privilégiez le stockage de vos données localement : consulter ses données sur le cloud impose des allers-retours entre serveurs et utilisateurs.
  • Réduire nos achats et utilisations d’objets connectés.

La ville s’engage

  • Les agents des services de la ville sont sensibilisés à éteindre les lumières lorsqu’ils sortent d’une pièce, à mettre en veille leurs ordinateurs lors des pauses.
  • Un système de minuterie est en place dans certains couloirs et toilettes des locaux administratifs afin d’éviter les consommations lumineuses inutiles.

Ecogestes

Achats responsables

❏ Je privilégie l’achat d’un smartphone reconditionné, je réduis mes émissions de gaz à effet de serre de 30 %, et je fais des économies.
❏ Je m’engage à garder mes appareils numériques plus de 2 ans, j’améliore leurs impacts environnementaux de 50 % et je fais des économies.

Utilisation/ internet

❏ Je réduis mon utilisation des réseaux sociaux.
❏ Je regarde si possible mes vidéos en basse définition.
❏ J’utilise la Wifi plutôt que la 4G, et je réduis 20 fois mon impact numérique.
❏ J’éteins ma boxe internet la nuit, j’économise 65 à 130 kWh, entre 8 à 16 € et 650 à 1300 litres d’eau par an.
❏ Je réduis mon utilisation d’objets connectés.
❏ Je limite mes pièces jointes dans un mail et réduis mes émissions de gaz à effet de serre.
❏ Je ferme les onglets inutilisés, et je réduis mon impact environnemental.