Expo photo : Courte vie pleine, Bâtiment 5

En dépit d’une météo capricieuse, une cinquantaine de personnes étaient présentes, vendredi 18 juin en fin d’après-midi, au vernissage en plein air de l’exposition photo d’Aristide Barraud. Composée de grands tirages collés sur des façades d’immeubles, des palissades de chantiers, ainsi que sur les murs des Ateliers Médicis, celle-ci traite de la destruction du B5, l’emblématique barre d’immeuble de la cité des Bosquets.

« J’ai passé du temps avec des garçons de mon âge travaillant dans le froid et la canicule, détruisant les murs à la masse, jetant les meubles dans des bennes à travers les fenêtres ouvertes aux quatre vents. Certains d’entre eux ont grandi dans la tour qu’ils détruisaient peu à peu. Je les ai écoutés me parler de leur lien avec le B5 et je les ai photographiés dans leurs anciens appartements », décrit, lyrique, l’ancien rugbyman et rescapé du Bataclan dans le texte de présentation de son travail.

Et les filles dans tout ça ?

Et les filles dans tout ça ? N’ont-elles pas vécu dans le B5 elles aussi ?

« Le problème, c’est qu’il a été très difficile pour moi de les associer à ce projet. En tout, elles ne sont que quatre à avoir accepté d’être photographiées », se justifie Aristide Barraud. « L’autre raison de cette quasi-absence, c’est que j’ai axé mon travail sur ces jeunes qui avaient été embauchés par les agences d’intérim pour détruire le bâtiment dans lequel ils avaient grandi. Or, sans surprise, les filles ne figuraient pas parmi ces employés. »

Présentée dans le cadre de la troisième édition de l’été des Ateliers (cliquer ici pour la programmation complète), l’exposition Courte vie pleine, Bâtiment 5 est à découvrir jusqu’au 15 octobre à travers le quartier des Bosquets. Elle sera complétée au fil des semaines car Aristide Barraud a pris le parti de ne pas dévoiler tout d’un coup. Une web-série – toujours consacrée au B5 – créée par l’artiste sera en outre projetée en plein air le samedi 3 juillet à 22h30.