“La clé d’un jardin en bonne santé c’est la biodiversité”.
Environ 88 % des Français possèdent un espace extérieur (terrasse, balcon ou jardin) et 6 français sur 10 un jardin. Ce dernier peut constituer un lieu de loisir, un lieu de détente, un lieu où l’on cultive son potager, ou le tout réuni.
Les français considèrent de manière générale leur jardin comme une pièce supplémentaire.
Mais si notre jardin est un espace agréable, la manière de s’en occuper peut avoir des impacts environnementaux et lui faire perdre de son charme.
En effet, nous avons parfois recours à des produits chimiques comme les produits phytosanitaires qui peuvent avoir de lourdes conséquences sur notre santé et notre jardin.
Remarque : un produit phytosanitaire est un pesticide.
Il en existe plusieurs catégories :
– Les herbicides : lutter contre les mauvaises herbes.
– Les fongicides : combattre les maladies causées par des champignons ou par des organismes filamenteux parasites.
– Les insecticides : combattre les insectes ravageurs.
Il faut savoir que la France est le 1er consommateur européen et le 4ème mondial de produits phytosanitaires. Ce qui représente plus de 66.600 tonnes de ces produits utilisés en France chaque année, ce qui équivaut au poids de 6 tours Eiffel ! Et 10% se trouvent dans les espaces verts et les jardins.
La manipulation de ces produits peut entraîner une ingestion et/ou une intoxication. Avec une utilisation répétée, des pathologies importantes peuvent apparaître comme : les cancers/problèmes de fertilités/des maladies neuronales graves etc…
De plus, les produits phytosanitaires sont un facteur d’incidence sur la diversité biologique et peuvent contaminer certaines espèces d’insectes indispensables au maintien des écosystèmes tels que les pollinisateurs. Il faut savoir que 70 % de la production alimentaire mondiale dépend des pollinisateurs qui transportent les pollens d’une fleur à l’autre afin qu’elles puissent se transformer en fruit, qui fourniront des graines. Il est donc indispensable de favoriser leur maintien.
Les produits phytosanitaires déséquilibrent également la faune des sols (structuration et fertilité).
Pour finir, ils polluent les milieux aquatiques et engendrent un bouleversement de leurs écosystèmes.
Remarque : La loi du 6 février 2014 visant à mieux encadrer l’utilisation des produits phytosanitaires interdit à compter du 1er janvier 2022 l’utilisation et la détention de ces produits à usage non professionnel.
Par ailleurs, de nombreux jardins partagés ont vu le jour en ville. Dans ces jardins, les habitants d’un quartier ou d’un village se réunissent pour composer et entretenir ensemble un espace qui leur permet de favoriser la biodiversité. Les jardiniers utilisent des méthodes respectueuses de l’environnement comme la récupération de l’eau et le compostage.
En tant que citoyens, nous pouvons tous contribuer à rendre nos jardins plus respectueux de l’environnement grâce à de nombreux écogestes.
Comme nous l’avons vu précédemment, l’utilisation de produits chimiques tels que les produits phytosanitaires a un réel impact sur notre santé et l’environnement. Il convient donc de proscrire leur utilisation dans votre jardin. Plusieurs solutions alternatives s’offrent à vous. En voici quelques exemples.
Le paillage a de nombreux avantages. Il retient l’humidité et vous pourrez économiser jusqu’à 40 % d’eau. Il évite le développement des mauvaises herbes et le désherbage à la main. Il protège les plantes contre les gelées, évite le compactage du sol et apporte de la matière organique au sol.
On peut installer un paillage, dans le potager, les parterres, les massifs et pieds des arbres.
Selon les espèces de votre jardin, vous pouvez pailler avec de l’herbe tondue, paille coupée, écorces et copeaux de bois, paillettes de lin, feuilles mortes, coques, fougère sèche.
Cette technique réduira donc votre impact sur l’environnement et vous fera faire des économies, en utilisant des produits disponibles directement dans votre jardin.
Par ailleurs, pour vous prémunir des invasions de limaces, vous pouvez apposer des cendres ou de la sciure de bois autour de vos plantes.
Pour désherber sans produit chimique, il existe une alternative, celle de mettre de l’eau bouillante au pied de la plante, ce qui tuera la racine
L’arrosage du jardin peut représenter une consommation d’eau importante.
Afin de faire des économies d’eau, la solution la plus connue est de récupérer vos eaux de pluie.
L’utilisation d’eau potable n’est pas nécessaire pour arroser votre jardin.
Grâce à des systèmes de récupération d’eau de pluie (réservoirs de jardin, cuves enterrées, récupérateur pour la maison etc.), vous pourrez arroser votre jardin sans consommer d’eau potable et faire des économies. Ce procédé a par ailleurs d’autres avantages tels que :
Pour économiser davantage l’eau et limiter votre consommation il est aussi possible d’utiliser l’eau de cuisson pour arroser vos plantes, et/ou potager.
Optimiser l’arrosage de vos plantes vous permettra également de réduire votre consommation en eau. Plusieurs méthodes s’offrent à vous :
La clé d’un jardin en bonne santé, c’est la biodiversité. Il est indispensable de préserver certaines espèces d’insectes, fleurs sauvages et certaines mauvaises herbes qui vont attirer les insectes (pollinisateurs : abeilles) utiles au jardin et qui vont permettre à d’autres variétés de se développer.
Remarque : à la suite d’une formation spécialisée, vous pouvez installer une ruche dans votre jardin et valoriser l’écosystème de votre jardin grâce aux abeilles (la ville de Montfermeil propose ce type de formation).
De plus, d’autres animaux que les pollinisateurs permettent de réguler le jardin. Par exemple, le Hérisson débarrasse votre jardin des limaces, escargots, lombrics, chenilles… Pour garder les hérissons chez vous, installez un hébergement aux hérissons pour l’hiver dans votre jardin.
Les oiseaux sont aussi réguliers dans votre jardin. En effet, la plupart des oiseaux sont insectivores. Placez une mangeoire à oiseaux et une petite mare dans votre jardin.
Il faut savoir que 40 à 60 % du contenu de votre poubelle pourrait être composté (épluchures de légumes, restes de fruits, coquilles d’œufs, thé et marc de café). Ces déchets deviennent de formidable engrais à utiliser dans votre jardin ou pour les fleurs et potagers de votre balcon.
En effet, le compostage est un processus de transformation des déchets organiques (déchets verts et de bois) par des micro-organismes et petits animaux (bactéries, vers de terre) en un produit comparable au terreau appelé compost. Ces avantages sont multiples, il allège la terre et permet des économies d’engrais, de terreau et d’eau.
Le plus souvent, nous utilisons dans nos jardins des engrais minéraux avec une forte teneur en azote, nitrate et potasse. Cependant, ces engrais ont un impact sur les sols et réduisent la quantité de micro-organismes (bactéries, champignons etc.), éléments essentiels à la croissance de la plante.
Par ailleurs, l’utilisation fréquente de ces engrais peut provoquer la stérilisation de vos sols et leur désertification. ¼ des espèces terrestres vivent dans les sols, il est donc primordial de les protéger.
Ces engrais polluent également les nappes phréatiques par l’eau de pluie qui s’infiltre dans les sols et emporte avec elle des particules d’engrais et/ou autre produit chimique. Les engrais azotés dégagent également des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.
Le compost est une solution plus respectueuse de l’environnement et moins coûteuse.
– Des cours de permaculture et des ateliers apiculture sont dispensés gratuitement par la ville.
– La Maison de la Nature (rue de frênes) est le lieu où sont réalisées toutes les formations à la permaculture, apiculture, taille et entretien des arbustes et des arbres. Elle a pour vocation d’être un lieu d’expositions et de pédagogie dans lequel les habitants sont sensibilisés au sens des saisons, aux conditions de culture des aliments.
– La ville a sur son territoire plusieurs jardins de permaculture partagés sur lesquels les citoyens disposent de parcelles où ils peuvent cultiver leurs propres produits tout en respectant l’environnement.
– Montfermeil a réhabilité son Moulin de Sempin pour la production de farine de meule à partir de céréales anciennes cultivées aux alentours de la ville. Cette farine est vendue en priorité aux boulangers locaux et aux habitants.
– Projet de mini ferme urbaine où seront cultivés des produits locaux et de saison, permettant aux citoyens d’accéder à une alimentation de proximité.
– La ville organise chaque année une Fête de la Nature.
Pour aller plus loin :
La ville de Montfermeil désireuse de sensibiliser le public à l’importance de la biodiversité se préoccupe de développer l’agriculture urbaine.
Elle propose des ateliers de fabrication de cosmétiques maisons, des ateliers apiculture, et sensibilise à l’installation de poulaillers.
Depuis 2019, Montfermeil met en place plusieurs ateliers de jardinage tels que des ateliers d’introduction à la permaculture, de plantation d’arbustes et d’arbres, de bouturage etc. Ainsi que des balades botaniques.
Entretien :
❏ Je pratique le paillage, économise jusqu’à 40 % d’eau, protège mes plantes, et réduis mes mauvaises herbes.
❏ J’appose de la sciure de bois ou des cendres autour de mes plantes et réduis les invasions de limaces.
❏ Je mets de l’eau bouillante au pied des mauvaises herbes et désherbe sans produits chimiques.
❏ Je remplace les engrais et fertilisants par du compost maison, j’évite la stérilisation de mes sols et leur désertification.
Arrosage :
❏ J’installe un réservoir d’eau de pluie dans mon jardin ou balcon et je réduis ma consommation d’eau potable.
❏ J’arrose mes plantes avec de l’eau de cuisson (refroidie).
❏ Je tonds mon gazon à une hauteur variant de 6 à 10 cm, conserve l’humidité de mon jardin et améliore sa résistance à la sécheresse.
❏ J’installe un système d’arrosage goutte à goutte et je fais jusqu’à 70 % d’économie d’eau.
Biodiversité :
❏ Je n’arrache pas les fleurs sauvages ou mauvaises herbes, indispensables à la préservation de certaines espèces d’insectes.
❏ J’installe un hébergement pour les hérissons dans mon jardin et je réduis la prolifération des limaces, escargots, lombrics, chenilles dans mon jardin.
❏ J’installe une mangeoire à oiseaux et/ou une marre d’eau dans mon jardin, et je régule naturellement la biodiversité de mon jardin.
❏ Je participe à l’entretien d’un jardin partagé et je maintiens la biodiversité locale.