“Dis moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es”
G.K Chesterton.
Notre alimentation a des incidences économiques, sociales et environnementales importantes. Aujourd’hui, il est urgent de revoir nos modes d’alimentation, et ce, à toute échelle.
Premièrement, il faut savoir que la population ne cesse d’augmenter et les prévisions montrent que nous serons 9,7 milliards d’humains dont 70 % dans les villes.
Cette croissance démographique importante induit une forte augmentation de la demande alimentaire. La grande majorité de nos aliments proviennent de l’agriculture. Il faut savoir que nos besoins en produits végétaux ont grimpé de 180 % entre 1961 et 2006 et devraient selon l’ADEME (Agence de L’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) continuer à progresser de plus de 50 % d’ici 2050.
Par ailleurs, la production alimentaire pose de plus en plus de problèmes de dégradation des sols, de pollution de l’air et de l’eau, de gestion des déchets, d’approvisionnement des ressources (en eau, en terre …), d’érosion de la biodiversité et d’émission de gaz à effet de serre (responsables du réchauffement climatique).
D’après le Haut Conseil pour le Climat, instance d’expertise indépendante mise en place par le président de la République en 2018 indique que le secteur de l’agriculture compte en 2018, 19 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) :
Aujourd’hui de nouveaux modes d’agriculture plus respectueux de l’environnement ont vu le jour.
L’agriculture biologique est une agriculture aux pratiques culturales et d’élevage respectueuse de l’environnement et de son écosystème. Ainsi, elle exclut l’usage d’engrais chimiques, de pesticides ou autres additifs. Dans l’agriculture biologique, ce sont des matières organiques végétales ou animales qui sont utilisées.
Elle assure donc la sauvegarde des sols et des nappes phréatiques, ainsi que la santé du consommateur.
L’agroécologie va plus loin que l’agriculture biologique. Elle intègre en effet l’ensemble des paramètres de gestion écologique de l’espace en culture : le compostage, la culture en buttes, une meilleure utilisation de l’eau, le reboisement, la lutte contre l’érosion, la recherche de complémentarité entre les espèces, etc.
La permaculture, quant à elle, est une forme d’agriculture qui vise à s’inspirer de la nature pour développer des systèmes agricoles en synergie, basés sur la diversité des cultures, leur résilience et leur productivité naturelle. Elle intègre l’ensemble des pratiques de l’agriculture biologique et de l’agroécologie, et également les énergies renouvelables, l’écoconstruction, etc.
Ces trois nouveaux modes d’agricultures dits “responsables” peuvent tout à fait être pratiqués par des agriculteurs à grande échelle, et aussi par nous citoyens dans nos jardins privatifs, collectifs, et même balcon.
De plus, l’apiculture a de forts impacts sur l’agriculture. Selon une étude de l’INRA et du CNRS, 35 % de la production mondiale de nourriture est directement dépendante des pollinisateurs. La disparition des abeilles aurait de ce fait un impact catastrophique sur l’agriculture mondiale.
En effet, les abeilles ont un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité. Leur action de pollinisation des plantes, sauvages et cultivées, contribue à l’équilibre des écosystèmes. Il est donc primordial de préserver ces espèces indispensables à l’agriculture et donc à la production de nourriture mondiale. C’est pourquoi de plus en plus d’associations et de collectivités luttent pour la protection de ces pollinisateurs comme la ville de Montfermeil qui a notamment installé 14 ruches sur son territoire.
Notre rôle en tant que citoyen est de limiter l’impact de notre alimentation, et pour cela, il existe plusieurs moyens d’y parvenir.
Les fruits et les légumes poussent selon les saisons.
Les fruits et les légumes hors saison sont généralement moins bons, car ils n’ont pas reçu assez de soleil et de chaleur. Les fruits et légumes de saison sont de meilleure qualité et moins chers.
Exemples :
Évitez de consommer des produits qui ont parcouru la moitié de la planète et privilégiez le choix d’aliments produits localement. Baisser sa consommation de viande = sa production est à l’origine de 18 % des émissions de gaz à effet de serre,
En effet, un produit importé depuis un pays lointain va nécessiter du transport pour être acheminé jusqu’au point de vente, par bateau, camion, ou avion qui consomment du pétrole et donc émettent des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.
Par ailleurs, les produits importés peuvent avoir un impact sur notre santé, puisqu’ils vont contenir plus de conservateurs chimiques pour supporter la distance.
Acheter des produits locaux nous permet donc à notre échelle de soutenir nos agriculteurs locaux, et donc notre économie locale tout en protégeant notre environnement du réchauffement climatique.
Comme dit précédemment, l’agriculture bio permet de protéger les sols et de réduire l’érosion en limitant l’utilisation de nombreux pesticides et engrais chimiques encore utilisés en agriculture classique.
L’agriculture biologique présente non seulement un avantage pour notre environnement, et aussi pour notre santé.
Dans les produits issus de l’agriculture classique, il y a en effet 18 fois plus de risques de trouver des résidus de pesticides que dans les produits provenant de l’agriculture biologique. Les pesticides n’étant pas bons pour notre santé et organisme.
De plus, il est scientifiquement prouvé que les aliments provenant de l’agriculture biologique ont plus de goût et sont plus savoureux que ceux de l’agriculture classique.
Par ailleurs, contrairement aux idées reçues, manger bio n’est pas uniquement réservé aux plus riches d’entre nous. Aujourd’hui, les initiatives d’agriculture biologique obtiennent des aides financières, leur permettant de baisser les prix en magasins. L’agriculture biologique bénéficie d’un certain nombre de subventions, ce qui permet de baisser les prix des produits en magasins.
Selon l’ADEME, en France, le coût du gaspillage de denrées du champ à la poubelle représenterait 16 milliards d’euros annuels, soit 240 € par an et par personne.
Par ailleurs, le gaspillage alimentaire à un impact sur notre environnement, il consomme des ressources naturelles, de l’eau, de l’énergie et produit des déchets pour rien…
Afin de lutter contre le gaspillage et de ce fait faire des économies, il existe une solution simple : rédiger une liste de courses.
Faire une liste de course permet en effet lorsqu’on va faire les courses, de n’acheter que ce qui est nécessaire.
Elle permet d’éviter de se laisser tenter par un achat superflu qui pourra se retrouver dans notre poubelle sans avoir même été consommée.
Il existe aujourd’hui, de nombreux moyens de produire sa propre alimentation tout en respectant notre environnement et en utilisant les mêmes procédés vu précédemment en agriculture à grande échelle.
De nombreuses formations et ateliers vous permettront en effet de vous informer en permaculture, agriculture biologique et agroécologie afin de le reproduire chez vous dans votre jardin et potager.
Remarque : à Montfermeil, des ateliers sont proposés aux habitants afin de les former à l’élaboration d’une agriculture plus durable et notamment à la permaculture.
De plus, avoir un potager responsable privatif, collectif ou sur votre balcon, vous permettra de faire des économies considérables, de manger plus sainement tout en contribuant à la protection de notre planète.
❏ Une équipe de la ville a suivi une formation professionnelle à la permaculture et à l’apiculture.
❏ La ville a mis en place des jardins de permaculture partagés pour les habitants.
❏ De même, elle organise des ciné-débats autour de la transition écologique (ciné-débat sur la permaculture en 2019).
❏ Chaque année, Montfermeil organise un concours de jardins potagers et une Fête de la nature.
❏ Des cours de permaculture sont dispensés gratuitement à la Maison de la Nature.
❏ Sont également organisés, des ateliers de jardinage ainsi que des formations et ateliers apiculture pour les citoyens.
Achats responsables :
❏ Je fais une liste de courses et évite le gaspillage alimentaire.
❏ Je privilégie l’achat auprès des producteurs locaux, je soutiens les agriculteurs locaux et je réduis mon impact environnemental.
Consommation :
❏ Je privilégie la consommation d’aliments issus de l’agriculture biologique.
❏ Je consomme des fruits et légumes régionaux et de saison.
❏ Je baisse ma consommation de viande et réduis l’émission de gaz à effet de serre (sa production est à l’origine de 18 % des émissions de gaz à effet de serre).
❏ Je consomme des produits issus de mon potager.