En 2017, Ingrid Brochard et Matali Crasset ont imaginé un nouveau musée itinérant. Le MuMo 2 arpente les zones rurales et périurbaines avec une exposition du Frac (fonds régional d’art contemporain) rattaché à chaque territoire traversé. Véritable lieu de partage du sensible, le Musée Mobile propose formations, visites, ateliers et rencontres aux enfants, enseignants et habitants.
Article publié le 18 janvier 2019
Les enfants des écoles, accueils de loisirs, collèges et de l’Espace J seront accueillis pour visiter ce musée mobile, mais aussi effectuer des ateliers créatifs.
Des portes ouvertes et une exposition seront organisées au tout public aux Services techniques, 55, rue du Lavoir.
Matin | Après-midi | |
Vendredi 1er février | 16h30 – 18h | |
Samedi 2 février | 10h – 12h | 14h – 18h |
Depuis sa création en 2011, née d’un désir de partage, ce sont près de 80 000 enfants de 7 pays d’Europe et d’Afrique qui ont pu découvrir le musée mobile. Sa fondatrice explique les besoins auxquels il répond :
La question des barrières à l’entrée des musées est plus que jamais d’actualité, alors que toutes les études récentes montrent que la composition de leur fréquentation a très peu évolué au cours des 40 dernières années. Ces barrières peuvent être réelles (économiques ou géographiques) ou symboliques (peur de ne pas avoir les bons codes). En associant mobilité, gratuité, qualité de ses expositions et de sa médiation, capacité à faire événement et à tisser un maillage territorial, le MuMo 2 est une solution à tous ces freins.
Ingrid Brochard
- À l’échelle territoriale, il contribue à rééquilibrer l’offre culturelle en ciblant les établissements scolaires et les publics qui n’ont pas accès à un musée à proximité. C’est un vecteur de socialisation qui permet de reconnecter l’art, l’école, les habitants et le territoire.
- D’un point de vue individuel, il permet aux enfants de développer leur intelligence émotionnelle, leur imaginaire, leur capacité d’expression, de coopération et de socialisation, ainsi que la formation de la pensée divergente.
Matali Crasset, qui a œuvré à la conception de cet espace, décrit la manière dont il l’a imaginé :
À l’image d’un cirque qui arrive sur la place du village et lui donne une double réalité, le camion s’ouvre comme par magie et double de volume. Des ailes se déploient de part et d’autre pour protéger des espaces extérieurs d’atelier et d’exposition où on va pouvoir s’installer avant ou après la visite.
[…]
En ce qui concerne l’intérieur, il convenait de transformer l’univers standard du camion en un lieu chaleureux.
Une partie des œuvres des Frac sera posée et accrochée au milieu de la salle d’exposition, dans l’espace « établi ». On y est actif, ça n’est pas juste un outil de monstration : on peut ouvrir des tiroirs ou sortir des choses pendant la visite. Ce dispositif encourage une médiation très à l’écoute, qui s’adapte à la dynamique de chaque groupe.
De part et d’autre de l’établi, sur les parois, nous entrons dans l’univers du « cabinet de curiosité ». L’idée ici sera de montrer plein de petites choses, avec une certaine richesse, une certaine diversité, pour que les artistes et les œuvres cohabitent.
Matali Crasset
Le musée itinérant expose donc une sélection d’œuvres issues des collections des Frac afin de les faire circuler de manière complémentaire dans la région, en ciblant prioritairement les zones rurales et périurbaines.
De petite ou de moyenne taille, représentant tous les média, les œuvres exposées reflètent l’identité des Frac et du territoire, tout en s’adaptant aux publics.
Composée d’un conducteur-technicien et de deux médiateurs culturels recrutés sur place, l’équipe du MuMo 2 tisse des liens entre les œuvres des Frac et les ressources naturelles, artistiques et patrimoniales du territoire.
Notre corps parle : en grand bavard ou en spectre muet, il s’exprime en alphabets de poses, de peaux, de sons ou de gestes. Dissimulés derrière des masques, nous offrons des images différentes de nous-mêmes, nous nous inventons de nouvelles identités. Notre moi profond existe-t-il vraiment ou sommes-nous seulement les personnages que nous incarnons, les masques dont nous nous parons pour le jeu social ?
La mascarade permet tous les jeux de rôles : passer une journée dans la peau de l’autre sexe, retrouver l’animalité tapie en nous tel un loup-garou, s’incarner brièvement dans un arbre, une fleur, un roseau, un oiseau ou un singe.
Parfois, jouant avec ses limites, expérimentant ses pouvoirs cachés, notre propre enveloppe charnelle nous paraît tout à coup étrangère.
C’est souvent dans la tension entre connaissance et méconnaissance de soi que nous arrivons à nous reconnaître dans l’autre et à nous situer de part et d’autre de cette frontière trouble entre sentiment d’identité et d’altérité.
Sommes-nous seulement capables de nous projeter dans le grand âge ou de nous imaginer, ne serait-ce qu’un court instant, privés d’un de nos sens – la vue, la parole, l’ouïe – ou d’un de nos membres – une main, un bras, une jambe ?
En nous joignant à un groupe, des transformations s’opèrent sur notre corps, nos paroles, nos gestes, sur nos façons d’être. Au contact des autres, pouvons-nous rester les mêmes ?
En explorant les possibilités de leur corps, certains artistes se l’approprient comme un outil et le restituent non plus comme une image mais le transforment en médium artistique à part entière.
Les œuvres de l’exposition Body Talk se font l’écho d’une multitude de langages corporels qui ne demandent qu’à être entendus. Restons à l’écoute…
Services techniques – 55 rue du Lavoir
Matin | Après-midi | |
Vendredi 1er février | 16h30 – 18h | |
Samedi 2 février | 10h – 12h | 14h – 18h |