Voici quelques témoignages de commerçants montfermeillois, courageux, qui affrontent leur second confinement dans des situations diverses. Si nous souhaitons des commerces de proximité, ayons à cœur d’utiliser toutes les opportunités laissées à l’occasion de ce confinement pour les soutenir.
Article publié le 08 novembre 2020
« La période est très compliquée. Lors du premier confinement, nous n’avions pas mis en place de système de livraison, contrairement à aujourd’hui. Nous avons effectué pas mal d’opérations de démarchage dans les zones commerciales ou pavillonnaires environnantes. Mais nous avons une activité très limitée, car beaucoup d’entreprises fonctionnent désormais en télétravail. Même si nous travaillons à perte, nous avons malgré tout décidé de rester ouvert jusqu’à la seconde quinzaine de novembre, pour voir comment cela se passe, et aussi parce que c’est difficile moralement de rester chez soi à ne rien faire.
Aujourd’hui, nous ne savons pas si nous allons survivre. Une grosse partie de notre trésorerie a disparu lors du premier confinement. Etant donné l’état de nos finances, nous ne savons si nous allons pouvoir assumer une seconde fermeture prolongée. Ce qu’il faudrait, a minima, c’est de permettre l’ouverture du restaurant pour le service du midi, quitte à renforcer le protocole sanitaire. Nous sommes d’autant plus frustrés qu’au moment du déconfinement, nous avions réalisé un bon redémarrage. Nous avions changé la carte et les clients étaient au rendez-vous. »
Ceci étant, la situation est tout de même compliquée, car nous avons peu de visibilités sur ce qu’il va se passer dans un futur proche. Ainsi, la semaine dernière, nous avions limité la quantité de produits achetés. Nous avions évité de commander des produits qui se conservent mal comme les kakis, les figues ou les quetsches. A l’inverse nous avions privilégié les pommes de terre, les carottes, les choux, etc. »
« Ce second confinement est encore plus angoissant que le premier, car nous naviguons à vue. Les règles sont moins claires et, surtout, on sait qu’elles sont susceptibles de changer. Dans les prochaines semaines, le gouvernement va-t-il imposer des mesures plus strictes ou au contraire alléger les contraintes. Mais ce qui nous inquiète le plus, c’est de savoir comment vont se passer les fêtes de Noël, car il s’agit d’une période cruciale pour les commerçants.
Nous avons mis en place un système de livraison à domicile. Lors du premier confinement, nous étions les seuls à assurer ce service dans un rayon de 20 kilomètres. Nous avions donc beaucoup de demandes. Aujourd’hui, tout le monde s’y est mis, donc mécaniquement, cela va nous faire perdre des clients. Mais quoi qu’il arrive, je me battrai pour maintenir mon activité. Je peux en cela compter sur les soutiens de nos clients. Tout comme moi, ils sont révoltés par le sort réservé aux petits commerçants. Il y a tout de même moins de chance d’être infecté dans ma boutique que dans un supermarché. J’ai le sentiment que le gouvernement a réagi trop tard face à la crise sanitaire, et du coup, ce sont nous, les petits commerçants, qui payons. »
« Nous avons de la chance de faire partie des commerces autorisés à ouvrir. C’était déjà le cas lors du premier confinement, mais à l’époque, nous avions quand même décidé de fermer par précaution. Aujourd’hui, nous avons acquis l’expérience suffisante pour minimiser les risques de contamination au Covid-19. Nous suivons le protocole mis en place depuis le déconfinement : strict respect des gestes barrières, nettoyage du matériel entre chaque patient et aération des locaux aussi fréquente que possible. Par ailleurs, nous fonctionnons essentiellement par rendez-vous, afin de limiter le nombre de personnes présentes au même moment.
Je suis d’un naturel optimiste mais cela ne m’empêche pas d’être inquiète. Nous avons moins d’un an d’existence, donc fatalement cette crise sanitaire nous met en danger financièrement. Et nous ne savons pas comment les choses vont évoluer dans les prochaines semaines. Mais quoi qu’il en soit, humainement, je préfère que mon entreprise soit en difficulté plutôt que de voir des gens mourir. »